Décrocher un rendez-vous avec un professionnel de santé demande de plus en plus de temps et certains territoires français manquent de médecins généralistes. Des territoires français manquent de généralistes et la désertification médicale gagne du territoire. Comment en sommes-nous arrivés là? ?
Les déserts médicaux gagnent encore du terrain en France
En France, les déserts médicaux ne cessent de croître et l’origine la plus probable serait due à la répartition inégale de médecins sur le territoire. Le conseil national de l’ordre des médecins a publié des atlas régionaux et nationaux ainsi que des études spécifiques en matière de démographie. Il en ressort qu’en janvier 2021, 312172 médecins étaient inscrits à l’ordre de médecins, soit une augmentation de 1,6% par rapport à 2020. Selon le docteur Jean-François Gérard-Varet, président de la Commission de la Démographie des études statistiques et de l’Atlas, nous constatons des déséquilibres territoriaux en termes de densité médicale, même s’il y a une augmentation modérée du volume de médecins actifs.
La liberté d’installation des médecins libéraux est la première cause de la disparité d’accès aux soins en France. Les médecins ont le droit de s’installer là où ils veulent. Ils préfèrent s’installer là où sont déjà installés les autres, ce qui aggrave les inégalités de densité médicale.
Depuis des années, le constat du manque de médecins de toutes les spécialités est unanime. Des zones connaissent des situations dramatiques de pénurie de médecins. La population de ces territoires fragiles est en grande difficulté pour accéder à un service de santé. Le départ à la retraite des médecins est aussi une cause cruciale de cette problématique alarmiste. En France, l’âge moyen des médecins inscrits est d’environ 56 ans, le minimum s’élève à 50 ans, le maximum à 63 ans et la médiane est de 57 ans. Actuellement, les médecins âgés de plus de 60 ans représentent 47.3% de l’ensemble des inscrits (Atlas De La Démographie Médicale En France, 2020).
La mise en exergue du numerus clausus a largement limité le pourcentage des étudiants admis en deuxième année d’étude médicale. Créé dans les années 1971, ce dispositif est aussi responsable de ces disparités. Touchant toutes les professions médicales, il a engendré une forte réduction en 1990 (de 8 500 à moins de 4 000 étudiants pour la médecine). Aussi, le constat est que le nombre de médecins en activité est réduit depuis 2010. De ce fait, ce faible renouvellement des professionnels de santé a un impact considérable sur la disparité de l’accès aux soins de santé en France.
Ce phénomène entraîne souvent :
- Des déséquilibres territoriaux alarmistes
- Une répartition inégales des médecins entre ultra densification et désertification
- Des perspectives peu encourageantes jusqu’en 2030
- Et de forts enjeux politiques et sociétaux, pour garantir un accès aux soins global quel que soit le territoire
Quels sont les dispositifs mis en place pour garantir le même accès aux soins pour tous ?
Aujourd’hui, il n’existe pas de dispositif systématiques pour lutter contre les déserts médicaux en France. Nous avons vu, ces dernières années, quelques tentatives soient coercitives comme une proposition de loi pour obliger l’installation pendant 3 ans de jeunes médecins dans des déserts médicaux considérée comme une atteinte à la liberté d’installation ou incitatives comme des dispositifs financiers très attractifs pour favoriser les installations. En revanche, un important dispositif a été mis en place : la télémédecine. Ce dispositif est présenté comme la solution pour pallier le manque de médecins dans les territoires. L’objectif était de faciliter et d’améliorer l’accès aux soins, surtout dans les zones sous-médicalisées. Il existe différents actes de télémédecine, afin de réduire la densité médicale, mais également d’éviter le déplacement du patient ou du médecin.
Télémédecine : la solution au problème ?
Vous le savez, certains territoires français traversent une période très compliquée notamment due à la désertification médicale. La population de ces zones est anxieuse, et parfois morose, elle a besoin d’espoir. C’est à nouveau un problème très grave dont nous parlons souvent, un enjeu qui cause bien plus de renoncements aux soins chaque année. Mais dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux, la télémédecine a connu un véritable essor et devient une réalité en France. Dispositif décisif, la télémédecine est au service d’une meilleure organisation des soins
Soutenue depuis 2017 par le ministère de la Santé pour un usage nécessaire pour améliorer l’accès aux soins et conformément à l’article 51 VI de la loi n° 2017-1836 du 30 décembre 2017 , la télémédecine, pratique médicale à distance, permet d’assurer un parcours de soins à différents niveaux :
La télé consultation, acte permettant à un professionnel médical de donner une consultation à distance avec un patient (seul ou assisté d’un professionnel de santé) et totalement éligible et remboursable par l’assurance-maladie, depuis le septembre 2018.
La télé expertise, échange entre deux ou plus de médecins. Elle permet à un professionnel de santé de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs médecins en raison de leurs formations ou de leurs compétences particulières, sur la base du diagnostic ou d’une stratégie thérapeutique liées à la prise en charge d’un patient.
La télésurveillance pour permettre au médecin d’interpréter à distances les données cliniques ou biologiques recueillies par un professionnel de santé.
La téléassistance permettant au médecin d’assister son confrère au cours de la réalisation d’un diagnostic
La régulation médicale pour mettre en contact le patient avec un médecin ou d’autres professionnels de santé afin d’établir un pré-diagnostic par téléphone, dans le cadre de la régulation médicale.
La télémédecine : une solution optimale à la réduction des déserts médicaux?
On a observé une forte utilisation de la télémédecine en France entre 2020 et 2021. En cas d’urgence, on peut faire un recours à la télémédecine, mais le rapport entre le patient et le médecin est un rapport charnel. L’Etat veut faire de la télémédecine une solution incontournable pour les déserts médicaux. L’anamnèse peut être réalisée sans difficultés lors d’une téléconsultation mais qu’en est-il pour les examens cliniques complémentaires nécessitant la présence d’un professionnel de santé et d’outils spécifiques ?
L’expertise du médecin est-elle suffisante pour détecter d’autres pathologies à distance et sans contact direct avec le patient ?
Loin d’être une solution miraculeuse, la télémédecine accompagne l’évolution des mentalités, permet des prises en charge rapide pour des pathologies simples mais n’apporte pas à elle seule, une solution globale dans la lutte contre des déserts médicaux.
Medsens est une entreprise de santé qui met en lien des professionnels de santé, les collectivités publiques et les acteurs de santé locaux pour améliorer concrètement l’accès aux soins sur un territoire donné.