La France ne manque pas de médecins et pourtant, l’accès aux soins devient de plus en plus difficile en zones rurales. Obtenir un rendez-vous relève de l’exploit notamment chez les généralistes, une profession en voie de disparition en zones rurales.
Offre de services de santé inégalement répartie sur le territoire
L’accès aux soins en France est décrit à partir de la répartition de l’offre en termes de densité de médecins par territoire ou selon la distance à celle-ci, mais aussi à partir de dimensions non spatiales. 8 % de la population français a une accessibilité aux médecins inférieure au seuil défini de 2,5 consultations par an et par habitant, soit 5,2 millions habitants. En 2018, 98 % de la population résidant dans une commune située à moins de dix minutes d’un généraliste (Anguis et al., 2018). Ce qui fait qu’en France, l’inégale répartition géographique des médecins est un problème global qui se caractérise notamment par des zones sous-dotées, principalement les espaces ruraux, des principaux massifs montagneux mais aussi certaines zones urbaines et défavorisées aux plans socio-économiques. Des interprétations sont alors avancées pour expliquer cette offre de service de santé inégalement répartie sur le territoire français.
Le premier consiste à comprendre pourquoi il manque des médecins, notamment des généralistes. Plusieurs pistes sont envisageables : mise en exergue du numerus clausus, départ à la retraite des médecins, facteurs socio-économiques. Le second s’attache à la liberté d’installation des médecins.
Selon Muriel Barlet et Clémentine Collin, les médecins généralistes sont situés là où se trouvent le plus souvent les bien publics. Les zones départementales, disposant d’un centre hospitalier, les grandes villes ou les villes touristiques sont mieux dotées en généraliste, comparativement à certains territoires ruraux.
Quelle mesure pour favoriser l’accès aux soins en zones sous-dotées ?
En France où les médecins disposent d’une totale liberté d’installation, des mesures ont été mises en œuvre pour attirer et maintenir des médecins généralistes dans les zones déficitaires, principalement rurales, afin favoriser l’accès aux soins. En général, ce sont des mesures financières et ces derniers interviennent à différents moments de la carrière des médecins. Le premier temps d’intervention concerne la formation. Durant cette étape, plusieurs leviers sont disponibles et il s’agit des leviers à long termes, car la formation dure au minimum neuf ans. Selon la loi de développement des territoires ruraux de 2005, les collectivités territoriales ont mis en place des aides financières pour les étudiants, ainsi que le gouvernement avec le contrat d’engagement de service public. D’autres mesures ont été prises aussi, telles que : l’obligation de stage en médecine générale, prévue par la loi en 2012. Cette mesure est un moyen de susciter des vocations de médecins généralistes.
Le deuxième temps d’intervention est celui de l’installation. Les autorités territoriales mettent en disposition des primes à l’installation et des prêts de locaux. Des aides logistiques ou juridiques comme les plates-formes d’appui aux médecins ont aussi été instaurées.